Selon l’opinion commune, le doute est facilement interprété comme signe de faiblesse. En effet, douter c’est baigner dans l’incertitude, l’indécision, l’impuissance et l’ignorance. Quand on doute, on n’agit pas. La maxime « Dans le doute, abstiens-toi » illustre cette règle de prudence; le doute entraîne donc une certaine incapacité d’action. En ceci, celui qui doute est faible car il ne possède pas la force morale de décider. Mais, comme l’indique l’étymologie du mot, douter signifie balancer : l’esprit qui doute pèse le pour et le contre. Le doute n’est donc pas forcement subi, et est à l’origine de la réflexion. Ce questionnement, cette interrogation permet de remettre en cause jusqu’aux fondements du savoir, aux principes, aux racines ; il est constructif, et donc considéré comme force car témoignant d’une capacité de l’esprit. Il convient également de s’interroger sur la nécessité du doute, qu’il soit force ou faiblesse. Et en quoi le doute permet il de se penser soi même, et d’en prendre conscience.
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Le doute est en son premier sens une faiblesse. Il témoigne de l’insécurité d’un individu, de son manque d’assurance. La personne se remet en question, et cela prouve son instabilité. Cependant, théorisé par Descartes, le doute méthodique semble très bénéfique. Non seulement une voie vers la certitude, le doute devient la base de la réflexion et alimente la connaissance. « Chercher à connaître n’est souvent qu’apprendre à douter. » (Boursault) En ceci, il est une force. Il est donc nécessaire de trouver une voie moyenne entre douter de tout et douter de rien pour ne pas tomber ni dans la folie, ni dans la naïveté comme l’explique Poincaré : « Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions également commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de