Dossier pathologie du signe
L'étude des deux cas proposés ici nécessite une déconstruction des pathologies et donc de bien définir la situation d'observation des cas. Cela serait en effet une tautologie que de dire que ces cas sont pathologiques car ils ne sont pas « normaux ». En effet, ici dans le cas de dénomination d'images, une première observation assez simple, et empirique serait de dire que ces personnes n'arrivent pas à dire ce qu'elles voient. Bien, il y a donc un trouble dans « l'expression », mais la question est de savoir si nous avons affaire aux mêmes pathologies dans les deux cas. Dire que ces pathologies sont les mêmes car l'observation montre que les troubles d'expression lexicale se ressemblent reviendrait à prendre « l'expression verbale » comme une chose existante, c'est à dire à positiver l'expression verbale et en conclure que tous ces troubles de l'expression viendraient d'une même pathologie. Et par une analogie somme toute scabreuse et exagérée cela reviendrait à dire que les bègues, les schizophrènes ou les personnes souffrant d'un syndrome frontal ont la même pathologie. Nous rejetterons ici les mesures quantitatives des tests psychologiques faites par les cliniciens cognitivistes qui définissent une pathologie par un écart quantifié à une norme établie a priori. Car, si ces pathologies sont des troubles de l'expression, donc du langage, il faut donc conceptualiser et définir ce qu'est le langage et l'expression lexicale. Or ces modèles fonctionnent en prenant le langage comme une chose existant a priori.
La pathologie n'est pas un écart par rapport à la norme, il nécessite donc de dresser un tableau explicatif de ces pathologies selon un modèle théorique cohérent en trouvant des concepts fonctionnant avec ce tableau explicatif; et vice-versa. Il faudra donc essayer de trouver la logique interne du trouble, sa régularité plutôt que de l'estimer illogique par rapport à une norme. Cela consiste à