Dossier de presse enfants volés
En Espagne, entre 1940 et 1990 c’est pas loin de 300 000 bébés qui furent volés à leurs mères dont 30 000 entre 1936 et 1939. C’est donc un véritable commerce, commencé sous Franco mais qui perdurera jusqu’aux années 1990.
I. Un mode opératoire vicieux
Le mode opératoire était souvent le même l on annonçait à la mère que l’enfant qu’elle venait d’avoir était mort, on lui empêchait de voir le corps ou alors on lui apporter un nouveau-né congelé gardé dans le congélateur de la clinique. Ensuite des religieuses venaient voir les familles, leur disaient de rentrer chez elles qu’elles s’occuperaient des papiers et de l’enterrement. Les nouveaux-nés étaient ensuite présenté à des potentiels familles adoptives qui pouvaient alors choisir entre une fille ou un garçon et même choisir entre plusieurs nouveaux-nés. Les prix variaient ensuite de 50 000 à 1 million de pesetas soit 6 000 à 120 000€ !
II. des bébés volés à des mères au début républicaines
En Espagne, le système mis en place par Franco fut cyniquement élaboré afin d’éviter que les bébés ne suivent les idées révolutionnaires des mamans républicaines en Espagne. De nombreux nouveaux-nés furent ainsi arrachés à leur mère rouge ou épouse de rouge dans les prisons franquistes. Puis plus tard au sein même des cliniques. L’objectif était de "rééduquer" ces enfants en les plaçant dans des orphelinats religieux ou en les confiant à des familles proches du régime franquiste.
III. de l’adoption illégale au véritable trafic
Dès les années 1960, d’autres motifs sont venus s’ajouter aux considérations dites morales d’une société ultra conservatrice, en osmose avec la hiérarchie catholique. Selon l’Association nationale des affectés par les adoptions illégales (ANADIR), 300 000 bébés ont ainsi fait l’objet «d’adoptions frauduleuses» entre 1940 et 1990 . Les nouveau-nés dérobés à leurs mères pour être remis contre paiements – entre 200 000 et plus de 500 000 pesetas – à des «familles adoptives» et