Donne moi un devoir
« Au sens large, le picaresque désigne les œuvres où domine le thème du marginal rusé qui, face à une société hostile, a recours à différents masques pour s’adapter aux situations auxquelles sa vie itinérante le confronte. » (Le Dictionnaire du littéraire, p. 457). Hervé Jodoin incarne de la sorte le « picaro » ou l’antihéros par excellence. En considérant cette assertion et l’ensemble du roman, peut-on dire que Jodoin n’est qu’un être désabusé de l’existence ?
Plan :
Oui
Argument 1 : Hervé Jodoin est indifférent et minimaliste quant aux relations qu’il entretient avec les gens.
1.1«si j’avais sous la main des livres qui cognent, je leur passerais, simplement pour me débarrasser d’eux.» (p.61)
1.2 «Sauf en cas de nécessité absolue, il ne m’est jamais arrivé d’amorcer une conversation avec qui que ce soit depuis mon départ de Saint-Étienne.» (p.49)
1.3 «Maintenant, chaque fois que je vois le père Manseau, c’est-à-dire tous les jours sauf le dimanche, j’incline la tête en sa direction.» (p.47)
Argument 2 : Jodoin déteste les situations qui l’obligent à s’adapter aux changements, et du coup, a un penchant pour le confort.
2.1 Chez Trefflé «Je m’installe d’ordinaire dans un coin contre une bouche d’air chaud, près des latrines. […] c’est l’endroit le plus chaud et celui qui demande le moins de déplacement quand je dois aller me soulager. D’ailleurs je commence à m’habituer à cette odeur. Je fume un peu plus de cigares, voilà tout.» (p.12)
2.2 «Une fois installé [à l’hôtel], j’y serais resté indéfiniment.» (p.7), «Comme je déteste les déplacements, je désirais me loger le plus près possible de mon travail.» (p.8-9)
2.3 «Librairie, taverne, chambre; chambre librairie, taverne» (p.65)
Vers le milieu de XXe siècle, le Québec a connu un important bouleversement autant sur le plan social qu’économique. Suite à la mort