Doit-on vivre comme si l'on ne devait jamais mourir?
Doit-on vivre comme si l'on ne devait jamais mourir ?
La question « Doit-on » implique une idée de devoir. Le devoir de penser à la mort. Mais sans la pensée de la mort, aucune action n'est urgente, et on est tenté de reporter au lendemain ce que l'on doit faire le jour même. La mort est une cessation complète et définitive de la vie. Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel : cruelle certitude qui limite son horizon. Pour Heidegger « Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir ». On peut penser que « si nous ne devions jamais mourir », nous vivrions dans un état d' insouciance et d 'inconscience totale.
La conscience ne peut se figurer sa propre fin. La mort n'est l'objet d'aucune représentation. Vivre, c'est faire comme si l'on devait exister éternellement. Mais la mort marque les limites de notre existence. Il est indispensable de méditer sur elle si nous voulons donner un sens à notre vie. Sans la mort, nous serions irresponsables et vains. Le fait de savoir que nous sommes condamnés à mourir donne un sens à notre existence.
La conscience est le propre de l'être humain, à tout moment du jour ou de la nuit l'homme imagine, pense et prévoit ce qui peut arriver dans le futur. Une exception cependant est applicable : la conscience de l'homme ne peut concevoir la fin de ses « activités ». La conscience refuse d'imaginer de quelques façons que ce soit qu'elle puisse, face à la mort, cesser d'exister.
La conscience par l'être humain, de la durée limitée de sa vie, l'oblige à faire des choix qui peuvent être de devoir aussi bien que d'envie. En effet, cette conscience lui permet de se donner des objectifs, tels que prévoir la transmission de son patrimoine, ou encore réaliser un rêve.
Bien que conscient de sa propre fin, l'être humain n'en connait pas son terme.
Ainsi, la pensée de la mort peut devenir un frein à l'épanouissement de l'être humain.
Aucun homme n'ignore qu'il va mourir un jour même s'il