Doit on accuser la technique ?
Ainsi la technique est souvent perçue comme une menace : elle n’est plus seulement le second élément qui sert à la création, elle s’impose aux décisions humaines. Mais, a-t-on raison d’accuser la technique ? Le fait de l’accuser revient à la juger et à la tenir coupable. Il faut donc s’interroger sur les raisons de son accusation. Sous son utilité apparente de quoi est elle rendue responsable ? A-t-on des raisons valables pour pouvoir l’accuser ?
Nous avons vu au début que l’on pouvait envisager la technique comme l’ensemble des moyens dont se sert l’homme pour transformer la nature à son avantage. Mais ces transformations n’affectent elles pas l’homme en retour ? Pour certains, le progrès technique est foncièrement mauvais, il apporte l’asservissement de l’homme, pour d’autres, il apporte les solutions aux problèmes de l’humanité et donc permet avec le temps de s’affranchir de toute contrainte. La technique génère alors autant d’espoirs que de peurs. Notre travail portera d’abord sur l’utilité de celle-ci, puis sur ces conséquences néfastes sur l’homme.
La technique est utile et nécessaire à l’homme. Elle lui permet, en affrontant la nature de réaliser son humanité, autrement dit, de créer son identité. De plus, les outils techniciens par le biais de la main forment une continuité avec le corps humain. L’homme est plus efficace et plus puissant.
Pour les préhistoriens, il semblerait que la fabrication d’outils marque l’entrée dans l’humanité. En effet, comme la fait remarquer Henri Bergson, nous faisons « remonter