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Trois ans de guerre, cent cinquante mille morts, 2,5 millions de réfugiés et pas la moindre solution en vue. L’ampleur de la guerre Syrienne a dépassé tous les pronostics et le conflit est loin d’être terminé. Déclenchée dans la foulée des soulèvements en Tunisie et en Egypte, la contestation en Syrie s'est tout de suite heurtée à une répression implacable, qui s'est muée en une guerre dévastatrice. Comment expliquer que la guerre de Syrie est un conflit géopolitique ?
Tout d’abord nous allons présenter les causes de ce conflit, ensuite les acteurs de cette guerre et enfin nous montrerons que cette guerre est un conflit géopolitique.
I) La Guerre civile syrienne
En 1970, après une série de dictatures militaires instables, Hafez el-Assad, alors ministre de la Défense, prend le pouvoir par un coup d'État. Son régime fortement autoritaire, structuré autour d'un parti unique a mis en place un contrôle de l'ensemble de la vie politique syrienne. À sa mort en 2000, son fils, Bachar el-Assad, lui succède par référendum et maintient le régime instauré par son père, avec un certain relâchement des libertés en début de mandat. Les Syriens et en particulier les militants pour les droits de l’homme ont alors espéré une certaine libéralisation du pays ; c’est ce qu’on a appelé le printemps de Damas. Ce premier printemps ne dure pas longtemps : il se termine en février 2001, lorsque les services de sécurité gèlent l'activité des forums intellectuels, culturels et politiques, et avec la poursuite des militants pour les droits de l'homme et leur emprisonnement. Dans cette courte période de six mois, le printemps de Damas aura vu des débats politiques et sociaux intenses, d'une part, et d'autre part il a conservé un écho qui sonne dans les débats politiques, culturels et intellectuels jusqu'en 2011. C'est en 2011, dans la foulée du printemps arabe, que se déclenche la guerre civile syrienne, qui confronte le système baasiste à sa plus grave remise