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L’objectif de ce TD est de s’interroger sur l’efficacité des politiques d’ouverture mises en place par les grandes écoles pour diversifier socialement leurs effectifs. Dans cette perspective, il convient de distinguer la mesure relevant de la discrimination positive – les conventions d’éducation prioritaire de Sciences Po Paris – de celles qui relèvent d’une formalisation du tutorat d’élèves comme, par exemple, le programme de l’ESSEC (« Une grande école : pourquoi pas moi ? »).
1. Sur 100 étudiants de CPGE en 2009, 50,8 en moyenne sont enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures.
2. Sur 100 étudiants de CPGE en 2009, 6,3 en moyenne sont enfants d’ouvriers. Les facteurs permettant d’expliquer cette inégalité des chances devant la possibilité d’accéder à une CPGE sont nombreux : le lycée d’origine ; le manque d’information et surtout l’autocensure freinent considérablement les enfants d’ouvriers. Il faut aussi tenir compte des résistances familiales, des difficultés économiques ou encore de la peur de l’échec.
3. Même si ce n’est pas la seule voie pour entrer dans une grande école, entrer dans une CPGE constitue en quelque sorte le chemin privilégié. Dès lors, le constat d’une forte inégalité des chances devant les CPGE doit conduire les grandes écoles à mettre en oeuvre des politiques d’ouverture afin de diversifier socialement leurs effectifs.
4. Les modalités d’ouverture évoquées par l’auteur sont très différentes : les CEP de Sciences Po Paris, qui consistent en une voie dérogatoire au concours ; le tutorat, qui relève d’une préparation (principalement culturelle) au concours (comme le pratique l’ESSEC) ; ou encore le système des bourses. Mais toutes ces mesures s’adressent à un petit nombre d’enfants issus de milieux défavorisés et ne remettent pas en cause l’ensemble du mécanisme de sélection des élites qui reste très inégalitaire. En aidant quelques lycéens relevant des catégories