Sentiments d’efficacité personnelle : obstacles ou leviers pour l’orientation des filles et des garçons ?[1] Bigeon, C., Blanchard, S., Marro, C., & Vouillot, F. (Service de Recherche de l’INETOP / CNAM)[2] Fichier PDF 9 pages Mots clés : sentiment d’efficacité personnelle, orientation sexuée, éducation à l’orientation.

Résumé Les sentiments d’efficacité personnelle sont des convictions personnelles du type : “ je me sens capable de réussir dans ce domaine ”. Leur construction est fortement influencée par le fait que les individus des deux sexes ne sont pas soumis aux mêmes prescriptions sociales en termes d'attitudes, de conduites (via le genre qui transmet les normes socialement correctes de sexe) et par suite, d'expériences. Chez les filles comme chez les garçons, un moindre développement de ces sentiments d’efficacité personnelle peut limiter les choix scolaires puis professionnels et le développement de leur carrière. Nous illustrons ce point par quelques résultats d’enquêtes et d’expériences. Nous formulons l’hypothèse qu’en développant ces sentiments d’efficacité personnelle, on peut contribuer à diversifier davantage les choix d'orientation qui demeurent à l'heure actuelle très sexués. Nous présentons des méthodes éducatives utilisables dans le cadre de cet objectif. Introduction Au moment où l’éducation à l’orientation est impulsée dans le cadre du système scolaire français, des différences existent toujours entre les intérêts professionnels des lycéennes et des lycéens. Bandura, dans le cadre de sa théorie sociale cognitive, décrit certains mécanismes de construction des sentiments d’efficacité personnelle et des identités sexuées qui, associés aux travaux concernant les rôles de sexe (Bem, 1974 , 1993 ; Marro 1998, 1999), peuvent, d’une part, expliquer pourquoi ces différences d’intérêts persistent et, d’autre part, inspirer des actions éducatives qui pourraient contribuer à atténuer ces différences. 1. La théorie sociale cognitive de Bandura Le