Doc simplifié
M le magazine du Monde | 03.05.2013 à 12h19 • Mis à jour le 04.05.2013 à 19h02
Si la perspective de se retrouver un jour mis en joue par un policier hurlant "haut les mains" ne rassure pas grand monde, elle peut susciter chez certains d'entre nous un véritable effroi. Concrètement, et particulièrement en période estivale, il y a même fort à parier que les victimes des sudations les plus sévères préféreront désobéir à l'injonction policière plutôt que de dévoiler leurs aisselles ornées d'auréoles. Car entre mourir d'une balle dans le buffet et mourir de honte, le choix est évidemment vite vu.
Plus gênantes que les taches de sauce barbecue sur la cravate, plus sales que les braguettes laissées ouvertes, plus dégradantes que l'étiquette oubliée sur le col du tee-shirt et tout aussi humiliantes que les chaussures lestées d'excrément canin, les auréoles sous les bras ont en effet un impact dévastateur en public. De fait, bien plus qu'un moment d'inattention lors d'une marche sur un trottoir fréquenté par de nombreux retraités armés de caniches à la digestion difficile, elles trahissent un état profond et sont susceptibles d'entraîner une véritable remise en cause.
GOURMANDISE TEINTÉE DE DÉGOÛT
Ainsi, l'homme ou la femme victime d'auréoles apparaîtra souffrir à la fois d'un stress intense et d'un manque d'hygiène criant. En milieu professionnel, et particulièrement dans les environnements soumis au dieu "Power Point", cette double impression s'avérera particulièrement décrédibilisante. Ainsi, alors même qu'elle devrait se concentrer sur la présentation, l'assistance ne manquera jamais de commenter lesdites auréoles et guettera avec une gourmandise teintée de dégoût leur extension. Au terme de la présentation, il y a donc fort à parier qu'elle n'aura rien retenu, mais qu'elle aura longuement cogité sur la possibilité que l'auréole droite rejoigne un jour l'auréole gauche, pour former un point d'eau unique.