Disserte sur la culture
Avant de commencer à débattre sur le sujet, il est important de rappeler deux évidences : tous les hommes possèdent une culture, mais chaque culture est différente. En effet le phénomène est universel, la marque même de l'espèce humaine. D’un autre côté, on ne connaît pas deux peuples ayant exactement la même culture, sinon ils ne feraient qu'un. C’est donc une illusion de croire qu’une sociologie de la culture pourrait se constituer sans qu’immédiatement la mémoire informée ne soit encombrée par l’histoire polysémique de diverses définitions que le mot culture évoque dès qu’il apparaît soit dans les discours quotidien, soit dans les écrits savants. Kroeber et Kluckhohn, anthropologues américains de grande renommée du XXème siècle, dès 1952, ont dressé l’inventaire des multiples manières d’utiliser le terme « culture » depuis le milieu du XVIIIème siècle au cours duquel il a commencé à être redondant. Retenus de leur recensement : une définition restreinte, restrictive même, qui utilise le terme de culture pour la description de l’organisation symbolique d’un groupe, de la transmission de cette organisation et de l’ensemble des valeurs étayant la représentation que le groupe se fait de lui-même, de ses rapports avec les autres groupes et de ses rapports avec l’univers naturel, les allemands appellent cela : die Kulture. Une définition plus large, mais qui n’est pas contradictoire avec la première, utilise le terme de culture aussi bien pour décrire les coutumes, les croyances, la langue, les idées, les goûts esthétiques et la connaissance technique que l’organisation de l’environnement total de l’homme, c’est-à-dire la culture matérielle, les outils, l’habitat et plus généralement tout l’ensemble technologique transmissible régulant les rapports et les comportements d’un groupe social avec l’environnement, cette fois-ci, en allemand, il s’appelle ce côté de la culture : die Bildung. Les allemands