dissertations
Tout d’abord, dans l’incipit de Mort à crédit, le narrateur-personnage, médecin, parle de sa vieille concierge malade, qu’il semble aussi avoir essayé de soigner. Il retranscrit alors ces paroles au discours direct : « Ne vous allongez pas surtout !... Restez assise dans votre lit ! » (l. 10-11). En vain, puisque Madame Bérenge finit par mourir. Il est donc investi émotionnellement, jusqu’à en dénigrer vulgairement « la médecine, cette merde. » (l. 13). Cette femme compte pour lui, et il est le seul à être à ses côtés pour l’accompagner dans la mort comme en témoigne la première phrase : « Nous voici encore seuls. » De même, dès la première page de La Vie devant soi, c’est un petit garçon, Momo, qui évoque sa nourrice et l’amour qu’il a pour elle. Il y a donc également une grande charge sentimentale dans le regard porté, malgré la prise de conscience par l’enfant du contrat financier qui a abouti à son placement chez Madame Rosa. En dépit de la dimension financière, le regard porté par Momo sur la vieille femme de Belleville est plein d’amour : « elle [le prend] sur ses genoux et elle [lui jure] qu’[il est] ce qu’elle [a] de plus cher au monde. » (l. 24-25). De plus, le point de vue interne adopté par les narrateurs masculins de ces deux textes facilite l’identification du lecteur aux sentiments qu’ils manifestent. Le lecteur est lui aussi amené à considérer ces femmes avec bienveillance et empathie. En revanche, dans l’extrait des Misérables, Fantine n’est pas vue à travers le