Dissertations francais
En effet, celui-ci n'est pas exactement seul sur scène : il est cerné par les rhinocéros, figurés par les têtes accrochées au mur et dont la présence est accentuée par les barrissements. D'ailleurs, à la fin du monologue, Bérenger semble s'adresser à ces rhinocéros, dans une forme de défi final : « Il se retourne face au mur du fond [...] tout en criant ».
B) Bérenger et les autres :
Solitude de Bérenger contre tous : on relèvera l'opposition du singulier et du pluriel, et celles entre je et « eux » , entre « je » et « tout le monde ».
Déplacement de la norme. Comme Bérenger est le dernier de son espèce, il est devenu « l'anormal », alors que les rhinocéros constituent la norme de référence : il se qualifie de « monstre » et se compare, à son désavantage, aux rhinocéros
Les rhinocéros sont connotées positivement. Le contraste de la beauté et de la laideur (« je ne suis pas beau », « ce sont eux qui sont beaux » est développé à travers les oppositions de formes (« corne », « Front plat » et « traits tombants »), de texture (« moites », « rugueuses »/ « flasque », « dure » / « sans poils », « poilu ») ou de couleur (« trop blanc », « magnifique couleur vert sombre »).
Enfin, les barrissements apparaissent comme des « chants » opposés à la faiblesse de sa propre voix, humaine. On aboutit dès lors à un éloge des rhinocéros qui révèle que la solitude et la différence, c'est-à-dire le simple fait d'être soi, sont difficiles à porter, à assumer.
Le sentiment dominant de Bérenger est ici la honte (« j'ai trop honte », « comme j'ai mauvaise conscience », « J'ai eu tort »). Le monologue exprime la douleur de Bérenger, qui est d'abord douleur d'être lui-même. Ponctuation expressive : phrases exclamatives, interjections (« hélas ! », « ah ! »), répétitions désespérées (« jamais, jamais »).
Nous avons vu que Bérenger était un être définitivement seul. Cependant tout son discours est marqué par une