D’après Christian Geoffroy « Ce qui fascine dans la mise en scène des roués, des libertins, c’est leur capacité à transgresser les normes sociales. Ils s’en affranchissent pour être eux-mêmes ». Pour être plus clair, les libertins ne se sentent eux que lorsqu’ils ont enfreint les règles. Mais en ayant lu Dom Juan et Les Liaisons dangereuses, j’ai pu remarquer à plusieurs reprises que les différents libertins de ces deux livres jouent un double jeu en se faisant passer pour quelqu’un qui respecte les normes de vie. Ceci leur permet également d’être eux-mêmes puisque grâce à ce double personnage, qu’il y a en chacun d’eux, ils arrivent à séduire des femmes et des hommes et peuvent ainsi compléter leur liste de conquêtes. Mais alors peuvent-ils réellement être eux-mêmes quand ils transgressent les normes ou jouent-ils tout simplement un double jeu quand ils le font ? Comment peuvent-ils faire, à leur époque, pour les transgresser ? et qu’est-ce qui les pousse à le faire ?

Malgré le siècle qui sépare les deux livres, le paraître de la personne reste toujours très important. Que ce soit Don Juan ou Valmont, ils se feront passer à plusieurs reprises pour des hommes de bien, de Dieu, et cela tout simplement pour pouvoir séduire des femmes qu’ils ont désirées depuis longtemps. Comme quand Valmont dit à Azolan “[...]. Dieu sera dans mon jeu. Je ne veux pas qu’elle s’abandonne. Je veux qu’elle se donne… à un homme de bien… à un homme de Dieu.” (Les Liaisons dangereuse p.49). Dans ce passage, Valmont parle de Mme. de Tourvel qu’il essait de séduire depuis un long moment. Mais la grande différence entre ces deux personnages est que Don Juan n’essai pas de cacher qu’il est vraiment, c’est-à-dire un homme qui fait beaucoup de mal aux femmes, au contraire de Valmont qui se fait passer pour quelqu’un de bien. En lisant Dom Juan, nous ne trouvons pas beaucoup de personnage féminin qui joue un rôle très important, alors que dans Les Liaisons dangereuses, il y a la Marquise de