dissertation
De 1198 à 1216, le pape Innocent III se fait le champion de la théocratie pontificale, c’est-à-dire un régime où le pouvoir politique est regardé comme d’origine divine exercé par les détenteurs de l’autorité religieuse.
Cela commence par la disparition d’Henri VI est contemporaine de l’élévation au pontificat d’Innocent III (janvier 1198). Avant son élection, Lothaire de Segni (auteur reconnu et un spécialiste des rituels romains) avait été l’élève d’un grand canoniste (spécialiste droit ecclésiastique : qui concerne l’Eglise) de l’école de Bologne, Huguccio, qui lui inspira une pensée politique connue sous le nom de Théocratie Pontificale.
Ce programme distinguait la peine souveraineté que seul le pape détient ainsi que la puissance politique que les souverains reçoivent directement de Dieu. Dans ce cas, le pape cumule ces deux pouvoirs.
Cependant, ce programme est plus souple que la réforme Grégorienne (par Grégoire VII), même s'il pense que le pouvoir spirituel (l'Église était reconnu pour avoir un pouvoir spirituel exercé sur les âmes), l'emporte sur le pouvoir temporel (aux souverains et aux pouvoirs civils était reconnu le pouvoir temporel) , Innocent III limite l'intervention du pape dans le domaine temporel à trois cas : un grave péché des princes, la défense des biens ecclésiastiques et la nécessité de trancher dans un domaine où nulle juridiction n'est compétente
Le contexte dans lequel s’inscrit le pontificat d’Innocent III est marqué par une double menace de la Chrétienté. En effet, la menace extérieure correspond à la poussée musulmane en Terre Sainte ; la menace intérieure est telle que la Chrétienté est en fait tiraillée entre la papauté (qui revendique depuis 1075 avec Grégoire VII) et l’empire romain germanique avec ses problèmes chroniques de succession.