dissertation
Avertissement : il ne s’agit ici que de pistes de réflexion et non d’une copie type nécessairement attendue par vos correcteurs. D’autres approches, d’autres thèses et arguments sont possibles.
Une fausse piste qu’il fallait éviter :
Croire que le sujet avait comme enjeu essentiel le jugement moral que nous portons sur les politiques. En particulier, des développements sur les « affaires » récentes étaient peu pertinents.
Non parce que ces « affaires » n’ont pas d’intérêt philosophique, mais d’abord parce que la philosophie n’est pas une chronique de l’actualité immédiate. Les sujets sont préparés des mois à l’avance et ne suivent pas directement l’actualité, ils invitent plutôt à regarder les choses avec une distance et des instruments de réflexion empruntés à une histoire longue de la pensée.
Ensuite et surtout parce que ce serait une interprétation très réductrice du sujet : celui-ci invite à réfléchir sur l’« action morale » de chacun, et non pas (ou pas seulement ni principalement) sur le jugement moral que l’on peut porter sur l’action des autres. Des difficultés du sujet :
1. Que signifie « agir moralement » ? Il était impossible de détailler toutes les hypothèses philosophiques sur la morale, mais il fallait un minimum prendre au sérieux l’idée que l’ « action morale » a une signification et des fondements philosophiques, qu’il existe, comme dit Kant « une usage pratique [moral] de la raison » (Fondements de la métaphysique des mœurs). Il fallait de ce point de vue éviter les poncifs relativistes, qui sont toujours une façon « paresseuse » d’éviter le sujet. Donc un minimum de connaissance ou de réflexion personnelle sur ce qui fonde rationnellement la morale était indispensable.
2. Que signifie « s’intéresser à la politique » ? On peut faire de cette expression une interprétation très large : faire de la politique (en faire une carrière), faire le « service minimum » du