Dissertation
Critique des deux dogmes sur lesquels reposent l’empirisme moderne :
1- la distinction radicale entre vérités analytiques (fondées sur les significations, indépendamment des faits) et les vérités synthétiques (fondées sur les faits). 2- Le réductionnisme : croire que chaque énoncé doué de signification équivaut à une construction logique à partir de termes qui renvoient à l’expérience immédiate.
En abandonnant ces deux thèses, on se réoriente vers une forme de pragmatisme et on contribue à effacer la frontière entre métaphysique et sciences de la nature.
1) Perspectives sur l’analycité.
Reprenant la distinction humienne entre relation d’idée et relations de fait, ou leibnizienne entre vérités de raison et vérités de fait, Kant établit la distinction entre les jugements analytiques et synthétiques : un jugement est analytique lorsqu’il n’attribue à son sujet rien de plus que ce qui est déjà conceptuellement inclus en lui.
Mais se limite aux énoncés prédicatifs et la notion d’inclusion reste métaphorique. Plus précisément, on dira qu’un jugement analytique est vrai en vertu des significations et indépendamment des faits.
Comme le montrent la théorie de la dénotation de Frege ou la théorie des descriptions de Russell, il ne faut pas identifier signification et nomination : deux termes peuvent nommer la même chose et avoir une signification différente.
On appelle extension d’un terme la classe de toutes les entités dont un terme général est vrai. La distinction est aussi valable pour les termes généraux.
La question de la théorie de la signification est celle de la nature de ses objets : quelles sortes de choses sont les significations ? la signification n’est pas la référence, la théorie de la signification se réduit donc à la synonymie des formes linguistiques et à l’analycité des énoncés (il n’y a pas d’entités obscures de signification).