Dissertation
Je peux être myope ou presbyte et avoir ainsi une image déformée des choses ; je peux être partiellement sourd, et mal percevoir des sons, ou ne pas percevoir certaines fréquences, etc. un bâton plongé dans l’eau m’apparaît cassé : je le retire de l’eau et constate qu’il est en réalité droit ; assis dans un train, je crois que mon train démarre, alors que c’est celui de la voie voisine qui s’ébranle ; une bille roulée entre mon index et mon majeur croisés me paraît double. Quotidiennement nous expérimentons des erreurs de nos sens que nous qualifions de défaillances ou d’illusions sensorielles.
Cependant, quand elle dénonce ces défaillances ou ces illusions sensorielles, la conscience commune le fait en les opposant aux perceptions normales et correctes des sens : elle pose donc, que, dans leur fonctionnement habituel, normal, les sens nous font percevoir correctement les choses, telles qu’elle sont réellement, tandis que, dans le cas des défaillances, pathologiques ou non, ainsi que des illusions, ils nous trompent. Il existerait donc des perceptions vraies, qui fourniraient nos connaissances et des perceptions fausses.
Mais dès lors, que les mêmes sens sains, qui « normalement » sont supposés percevoir les choses telles qu’elles sont, peuvent percevoir dans certains cas des choses fausses, comment puis je être sur, lorsque je perçois, que je suis dans le 1er cas et non dans le 2d ? la suspicion est ainsi jetée sur la fiabilité des sens et cette suspicion peut devenir une défaillance complète, qui conduit à soutenir qu’ils ne fournissent pas nos connaissances. Qu’en est il en réalité