Dissertation critique Le Libraire
En 1960, l'auteur Gérard Bessette publie Le Libraire qu'on considèrera plus tard comme un roman précurseur de la Révolution tranquille. Le roman est écrit à la forme d'un journal intime qu'Hervé Jodoin, le personnage principal, a entrepris pour tuer le temps le dimanche. Dans ce journal, Jodoin nous donne un portrait sur la fin de l'époque de la grande noirceur en nous montrant l'état de la petite ville de Saint-Joachin dont les habitants sont contrôlés par le clergé et les élites bourgeoises. Jodoin y vient en étranger pour venir travailler comme commis-libraire, mais très vite, il sera confronté à l'oppression et à la censure des Joachinois. Est-il vrai de dire que Le Libraire est un roman dans lequel triomphe la liberté ? Je dirais que oui, et pour y répondre, il sera démontré que Jodoin se fait un défenseur de la liberté particulièrement face au pouvoir religieux et son patron Léon Chicoine.
Pour commencer, tout le monde donne une autorité importante à M. le Curé à Saint-Joachin. La présence religieuse est omniprésente, presque tous les noms de rues portent des noms de saint et le dimanche, tous les commerces doivent obligatoirement être fermés pour la messe. Cependant, Jodoin n'accorde justement aucune autorité à celui-ci puisqu'il ne va pas à la messe le dimanche. Lorsque Rose lui demande d'aller s'expliquer à M. le Curé, il lui répondit : «qu' il n'entrait pas dans [ces] habitudes de fréquenter les presbytères [...]» (p.111). Ensuite, il ne se laisse pas intimider par les questions de M. le Curé à la librairie Néon. Il parvient même à inverser les rôles en devenant celui qui dirige les questions : «C'était bien la première fois que je poussais la vente [...] M. le Curé se défila en alléguant la faiblesse de sa vue» (p.69). Jodoin dénie donc l'autorité de M. le Curé sur lui autant que possible.
De plus, Jodoin ne se contente pas d'éviter le clergé, il désapprouve l'éducation donnée par le pouvoir religieux à