Dissertation a chacun sa vérité
Une nouvelle fois, le premier travail à effectuer face à ce sujet, c’était de le lire. Et visiblement cet effort semble insurmontable à certains d’entre vous. La question ne portait pas sur le thème de la vérité, ni même sur la question de la relativité, mais sur le problème que pose cette formule « à chacun sa vérité », qu’il fallait prendre dans sa totalité, comme un proverbe qui a force de loi.
Effectivement, le relativisme n’est pas qu’une doctrine initiée par Protagoras, c’est aussi un mode de pensée populaire, qui interdit toute discussion : lorsqu’on annonce « à chacun sa vérité », on veut dire que sur un sujet précis (la valeur d’un tableau, la croyance de l’autre, la pertinence de certaines superstitions ou des idées politiques extrêmes) il n’y a pas lieu d’échanger, de chercher à convaincre, puisque ce n’est qu’une question de point de vue. (je soupçonne même certains de la classe de défendre secrètement une telle position.)
Le problème que cela pose, en dehors de la mort de la discussion, c’est que cela peut mener au nihilisme, c'est-à-dire à l’absence de valeur : tout se vaut, puisque tout peut se défendre avec la même légitimité. Donc on ne peut plus juger de la valeur de certains actes.
Exemple : Comment peut-on condamner la pratique de l’excision en France avec un tel leitmotiv. Nous pouvons aisément comprendre que ce peut être une tradition dans certains pays d’Afrique et que c’est une question d’honneur pour les femmes d’une famille. Mais cela n’enlève rien à l’horreur d’une telle mutilation. Ne peut-on réellement le refuser uniquement que sur le principe faible qui explique que les lois de la République le refusent, sans autre fondement moral ? A-t-on le droit de pratiquer l’excision relativement à sa culture ?
Vous comprenez dés lors que cette formule « à chacun sa vérité » peut devenir une arme politique et culturelle dont il faut se méfier.
Une fois le sens global de la