Introduction :

Victor Hugo, lors de son exil, écrit son Mangeront-ils ? Comme un réquisitoire masqué contre le tyran, Louis-Napoléon Bonaparte.
Nous allons ici réfléchir au sujet suivant :
« on voit remuer dans l'ombre quelque chose de grand, de sombre et d'inconnu. C'est le peuple. Le peuple, qui a l'avenir et qui n'a pas le présent »
Dans quelle mesure cette citation éclaire-t-elle votre lecture de Mangeront-ils ?, de Victor Hugo ?
Il faut ici comprendre la citation de telle manière : le peuple, qui n'a pour l'instant aucune forme d'importance politique, semble tendre vers la volonté d'une place dans les affaires de la nation.
Après avoir lu la pièce, nous nous demanderons pourquoi Victor Hugo n'a-t-il pas accordé une place plus importante à ce peuple qui lui est cher.
Pour ce faire, nous verrons tout d'abord que Victor Hugo a toujours ardemment défendu les valeurs populaires, puis nous observerons que malgré cette conscience du peuple, l'auteur, dans Mangeront-ils ?, ne lui a pas accordé une place aussi importante qu'on aurait pu l'imaginer, et enfin, nous finirons par dépasser ce raisonnement avec l'idée qu'au delà des valeurs du peuple, Victor Hugo prône avant tout la puissance des faibles.

I Victor Hugo semble accorder une très grande place au peuple

A) Des idées d'abord royalistes

Après sa naissance, Victor Hugo est influencé par les idées royalistes de sa mère, avec qui il vit.Il est invité à la cérémonie du sacre du roi Charles X à Reims et reçoit la légion d'honneur à l'âge de 23 ans. Cependant, entre 1830 et 1837, Victor Hugo est très occupé par son activité littéraire, il intervient peu dans le domaine politique, on peut penser que c'est là le premier signe de sa future déviation idéologique. Malgré tout il continue de fréquenter les gens de la royauté, comme par exemple Hélène d'Orléans, la belle-fille du roi, ou le salon des Tuileries. Pair de France et membre de la Chambre Haute en 1845, il partage les idées de ses