Dissertation sur "la chevelure"
A. L'amoureux sensuel et entier
- Une ponctuation traduisant l'enthousiasme et la passion de Baudelaire : abondance de points d'exclamation, louanges (« Ô boucles ! »). La syntaxe traduit également cet état d'amour fou et irraisonné : beaucoup de phrases sont de simples exclamations, descriptives, sans verbe conjugué (« des souvenirs dormant dans cette chevelure »).
- L'être aimé, présent par une partie de son corps : ses cheveux (métonymie), est l'unique et suffisante source d'inspiration pour l'auteur. Elle est sa muse, son inspiratrice, elle suffit à déclencher en lui un torrent d'amour et de sentiments.
- L'usage du futur : la pérennité de son amour ne fait aucun doute. La puissance évocatrice de cette femme par sa chevelure est intemporelle, éternelle, c'est une source inépuisable d'inspiration.
- L'invasion sensuelle : la chevelure de cette femme mobilise tous les sens de l'auteur (« parfum », « ardeur des climats », « houle », « le son et la couleur »…). Abondance d'adjectifs, de descriptions, de sensations, d'images…
B. La chevelure de l'aimée, médium du rêve
- La chevelure prend diverses formes : un mouton (v1), un mouchoir (v5), une forêt (v8), mais surtout la mer (« voguent », « nage », « la houle qui m'enlève », « mer d'ébène », « de voiles, de rameurs, de flammes et de mâts »…), figure féminine, maternelle, mais aussi dangereuse car on peut s'y noyer.
- L'auteur, captivé par cette chevelure envahissante et si inspirante, s'évade dans le monde du rêve. Il s'imagine happé par cette chevelure quasi divine, et se laisse aller tout entier, corps et âme (sensations et sentiments) aux fantasmes.
C. Une dépendance volontaire et souhaitée
- L'auteur se glisse dans cet univers sensuel qu'évoque cette chevelure, avec délice : « le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum », « j'irai là-bas », « mon âme peut boire », « je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse », « je m'enivre ardemment des senteurs