Le roman Maria Chapdelaine de Louis Hémon a été écrit en 1913, alors qu’il séjournait au Canada. Ce livre a été rédigé durant une période où deux courants littéraires opposent « l’ici » et « l’ailleurs ». D’abord, les exotiques, qui viennent de l’École Littéraire de Montréal. Ils sont très tournés vers l’étranger et ils sont contre la littérature moralisatrice en préférant écrire pour l’art. Ensuite, il y a les régionalistes qui eux, contrairement aux exotiques, sont tournés vers « l’ici ». Ils écrivent sur des sujets propres au Canada de l’époque et dans la langue du pays avec ses particularités. La littérature du terroir fait partie de ce courant. Elle idéalise beaucoup la vie rurale car c’est à cette époque que l’exode rural est en pleine progression. Le roman Maria Chapdelaine rentre bien évidemment dans le courant du régionalisme, parce qu’on y voit une famille de colons vivre de la terre. Louis Hémon était un Français venu s’installer au Canada en 1911; on y voit donc autant le regard extérieur et qu’intérieur sur la vie rurale. À cause de cette dualité, on pourrait dire que Maria Chapdelaine est empreint de pessimisme et d’optimisme en même temps.

On peut observer l’opposition entre le pessimisme et l’optimisme, qui se retrouve dans le texte grâce au point de vue, sur la vie rurale, de l’auteur et des personnages du roman. Tout d’abord, nous pouvons constater que Samuel et Laura Chapdelaine, les parents de Maria, sont tous deux très attachés à la vie rurale ainsi qu’à la culture canadienne et que pour eux, être un habitant est la meilleure chose qui soit. On peut voir, lors d’une veillée chez les Chapdelaine, lorsque Laura Chapdelaine déclare que « […] c’est encore parmi les Canadiens que les Canadiens sont le mieux » après avoir parlé des États-Unis avec Lorenzo Surprenant, un des prétendants de Maria qui vit dans ce pays, qu’il y a chez eux un véritable sentiment d’appartenance au Canada, qu’ils se sentent bien où ils habitent et pas ailleurs. On peut