Dissertation latin
-IX ème églogue: commentaire-
La neuvième et avant-dernière églogue des Bucoliques de Virgile présente d'étonnantes similitudes avec la première. Elle clôt donc d'une certaine manière le cycle initié par celle-ci, étant donné que la Xème possède un statut à part dans l’œuvre, puisqu'elle présente une figure négative du berger. Quoique proches, ces deux poèmes présentent néanmoins des différences, que nous ne manquerons pas de relever. ce poème-ci est d'une tonalité bien plus sombre, puisque la voix privilégiée de Tityre ne s'y fait pas entendre : les trois voix qui résonnent dans ce chant sont toutes plaintives, ce qui donne à ce texte un ton bien plus grave. Si nous avons pu lire la 1ère églogue comme un chant ambigu adressé au prince, nous nous demanderons comment ce texte, à travers sa polyphonie et sa mise en abyme de la poésie, peut être interprété comme un art poétique. En effet, nous constaterons au fil du texte que la poésie y est montrée dans toute son ambivalence : Face aux difficultés de l'existence, c'est une consolation d'une part, mais aussi un art impuissant, voire vain. Ce sont les trois aspects sur lesquels nous nous pencherons tour à tour.
I)Une situation pathétique :
Le propos de ce texte, c'est le malheur de trois bergers : Lycidas, Moeris et Ménalque. Ces personnages ont été, comme Mélibée dans la première églogue, chassés de leur terre. C’est ce qui donne à ce texte toute sa dimension pathétique, puisqu’il apparait comme une polyphonie mélancolique.
Ce sentiment transparait avant tout par l’incertitude de l’avenir des personnages, puisque le contexte de leur complainte est celui des expropriations qui privent d’espoir, en l’absence du « deus » positif que l’on trouvait dans la première églogue. Précisément, le texte commence par une interrogation, que l’on peut comprendre tout d’abord comme la situation spatiale du texte, à travers la question « quo », qui se trouve redoublée. On sait ainsi que cette