Dissertation Jean Giono, La solitude de la pitié
Généralement, nous associons Satan au premier livre imprimé de notre histoire, où il fait son apparition originelle dans le livre de Job, dans la bible. Mais, en appuyant notre attention, ne serait-ce qu’un instant, nous nous rendons compte que le mal a trouvé plusieurs autres demeures dans la littérature. Ainsi, le recueil de différente nouvelles de Jean Giono est un bon exemple. C’est à ce propos que Philippe Arnaud, spécialisé dans l'étude du roman moderne, a écrit un jour : « Satan conduit le bal dans ce recueil ». Il décrit le livre de Jean Giono comme une œuvre littéraire qui fut abordée par les forces du mal sous l’apparence de mystifications, mensonges et tromperies. Et, de ce fait, en annonçant « le bal », il étend le mal exclusivement au niveau social. Il met toutes les nouvelles du recueil dans le même panier. Certes le mal a le don d’ubiquité, mais il n’est pas toujours une souffrance, ni toujours vainqueur.
Il est vrai que la solitude de la pitié héberge du mal social. Cependant, le mal a d’autres faces et le bien dispose aussi de sa place et de sa valeur.
Dans le corpus proposé, Philippe Arnaud réduit la présence et la force du mal au rang social. En effet, nous pouvons le confirmer en analysant des éléments du texte de la nouvelle nommée « le prélude de pan ». Ce récit se révèle fascinant. C’est une sorte de conte aux lisières du fantastique, qui retrace l’histoire d’un homme, qui se trouve être la représentation mythologique de Pan. Son mal atteint tout un village de campagne, est porte ses habitant aux frontières de la folie. Comme le prouve ce passage, je cite : « J’ai dansé, cette nuit-là, avec la jument de François, et j’ai embrassé sa bouche aux dents jaunes, et, à vous en parler, j’ai encore un goût de foin mâché sur la langue ». Voici l’instant où nous sommes en plein cœur de la mise à exécution des pouvoirs maléfiques de l’homme. Le narrateur nous raconte qu’il est habité, comme tout le reste du village,