dissertation français
Peuton s'opposer au progrès technique?
Si la question demeure ouverte, et qu'on ignore quelles raisons pourraient nous pousser à adopter une posture critique à l'égard du progrès technique, on remarque déjà comment elle se construit autour d'une sorte de soupçon. Que l'on veuille ou non s'opposer au progrès technique, ce ne semble pas être une affaire banale, évidente. En d'autres termes, si jamais on le désirait, le pourraiton seulement? Le devraiton seulement? La tonalité du sujet semble suggérer que rien n'est moins sûr. La technique dans son élan ne serait pas entièrement dépendante de notre bon caprice. Et on s'en étonne, puisque c'est bien l'homme qui demeure l'instigateur de la technique, son acteur et utilisateur. Ces outils, ces machines, ce sont bien là ses œuvres, issues de son esprit, dans un premier temps, pour finir entre ses mains. Comment cet ensemble de moyens que l'homme se donne, que l'homme conçoit pour réaliser ses tâches, pourrait échapper à notre décision? Ce n'est qu'une certaine somme d'objets, en mutation perpétuelle certes, afin de mieux répondre à leur destination, leur finalité. Mais cette méfiance tacite que suggère le sujet quant à la marge d'action, de contrôle de l'homme sur cet ensemble d'objets, nous semble relever davantage du fantasme dans un premier temps, que d'une crainte réellement fondée. Après tout, les objets techniques sont eux mêmes objets de rêverie: lorsque nous songeons à un être d'intelligence extraterrestre, nous n'imaginons pas un poète ou un amoureux, mais un dangereux technicien. Le cinéma et la littérature de sciencefiction se délectent de cette idée d'une création qui échappe à notre contrôle, une idée déjà présente dans la tradition juive à travers le mythe du Golem, ou encore dans le roman plus moderne de Marie Shelley Frankenstein or The Modern Prometheus. Mais à côté de ce cortège de robots et d'ordinateurs qui prennent le pas sur l'homme, reste à savoir si la résistance que pourrait