*Après l’unification italienne, le patrimoine est utilisé à des fins politiques. Rome devient capitale de l’Italie en 1871. Le nouveau pouvoir cherche alors à imprimer à son patrimoine une identité italienne. Il affirme l’existence d’un génie propre au peuple italien, marquant d’une même identité les œuvres antiques et les commandes pontificales.
*A la fin du IXème siècle, le pouvoir fait construire un monument pour célébrer les cinquante ans de l’unité italienne. C’est le monument à Victor-Emmanuel II (premier roi de l’Italie unifiée), le Vittoriano, construit sur le Capitole. A l’intérieur du bâtiment se trouve un musée sur la réunification de l’Italie. La construction de ce bâtiment fut à l’origine de nombreuses controverses, notamment parce qu’elle impliqua la destruction d’un quartier médiéval. Ses adversaires dénoncèrent aussi l’immensité du bâtiment et le fait qu’il était très mal assorti avec le centre historique de Rome. Toutefois, il est aujourd’hui intégré au patrimoine romain, considéré comme un symbole de la ville, et il attire de nombreux visiteurs. La localisation de cet imposant monument est un bon exemple de cette construction d’un patrimoine national : il est entouré d’œuvres patrimoniales plus anciennes, qu’il semble englober dans sa glorification de l’unité italienne.
*Mussolini, dans son désir d’expansion territoriale, veut faire du fascisme l’héritier de l’Empire romain. Il met alors en scène ses vestiges monumentaux. La Via dell’impero, boulevard monumental qui joint le balcon du palazzo venezia où il a établi sa résidence et d’où il prononce ses discours, au Colisée, est un bon exemple d’utilisation du patrimoine au service du pouvoir fasciste. Cette ligne droite traverse les Forums impériaux et met visuellement en relation le Colisée et la demeure du Duce. Elle relie d’un coté les Forums impériaux, de l’autre le Forum républicain. Enfin, des statues d’empereurs illustres, réalisées au même moment, montent la garde. Dans cet exemple, les