I.Une identification trop naïve aux personnages de roman est un défaut. 1. parce qu'elle interdit tout esprit critique sur ce qui est lu,Le lecteur adhère totalement à sa lecture au point de prêter une existence réelle à son héros de papier, plus réelle même qu'aux personnes de son entourage.Ex: Dans sa préface pour Sésame et les lys de Ruskin, Marcel Proust parle de l'attraction puissante exercée par les personnages de roman, "ces êtres à qui on avait donné plus de son attention et de sa tendresse qu'aux gens de la vie" grâce au pouvoir de la lecture et qui ne seraient plus le lendemain" qu'un nom sur une page oubliée, dans un livre sans rapport avec la vie" Dans Balzac et la petite Tailleuse chinoise de Dai Sijie, le narrateur s'identifie tellement à l'héroïne de son roman, Ursule Mirouët, qu'il veut s'approprier les pouvoirs de cette dernière en recopiant à la main le chapitre qui les décrit, sur la peau de mouton de sa veste, afin de les emporter partout avec lui , et lui conférer les mêmes pouvoirs magiques de s'échapper de son triste quotidien- il est enfermé dans un centre de rééducation lors de la révolution culturelle chinoise- afin de visiter les gens qu'il aime et dont il est séparé contre son gré. 2. parce qu'elle entraîne une confusion entre la fiction et la réalité dans la conception que le lecteur se fait de l'existence.Ex: Dans " l'Enfant" de Jules Vallès, le narrateur fait tellement corps avec sa lecture qu'il ressent physiquement les émotions attribuées par le narrateur à son héros: "collé aux flancs de Robinson, pris d'une émotion immense, remué jusqu'au fond de la cervelle et jusqu'au fond du cœur." Au point qu'il perd toute notion de la