Dissert
« Il y a des portraits dont on a dit assez spirituellement qu'ils sont ressemblants jusqu'à la nausée. D'une façon générale, la joie que procure une imitation réussie ne peut être qu'une joie toute relative, car dans l'imitation de la nature, le contenu, la matière sont des données qu'on n'a que la peine d'utiliser. L'homme devrait éprouver une joie plus grande en produisant quelque chose qui soit bien de lui, quelque chose qui lui soit particulier et dont il puisse dire qu'il est sien. Tout outil technique, un navire par exemple ou, plus particulièrement, un instrument scientifique doit lui procurer plus de joie, parce que c'est sa propre oeuvre, et non une imitation. Le plus mauvais outil technique a plus de valeur à ses yeux; il peut être fier d'avoir inventé le marteau, le clou, parce que ce sont des inventions originales, et non limitées. L'homme montre mieux son habileté dans des productions surgissant de l'esprit qu'en imitant la nature. »
Dans ce texte, Hegel aborde la question de l’imitation de la nature dans l’art. Il s’agit de revenir sur un précepte qui présentait traditionnellement l’art comme une imitation de la nature. Sur ce point, reportez-vous au dossier indiqué plus bas et que vous trouverez sous la rubrique « Dossiers » du site. Hegel va ici s’opposer à l’idée selon laquelle l’art doit imiter la nature en montrant simplement la supériorité de la chose créée par l’esprit humain. Tout d’abord il va montrer qu’au regard de la joie, de la satisfaction, l’imitation est faible par rapport à la création. Pourquoi ? Parce que dans la création, l’homme se reconnaît. Ici, vous pouvez vous reporter au texte de Hegel indiqué plus bas et qui montre en quoi l’homme se développe en posant la marque de son esprit dans la nature. Cette reconnaissance produit une fierté, une satisfaction qui manifeste la présence de son esprit. Voilà les premières pistes que nous vous proposons. Nous espérons qu’elles vous seront