Disertation
INTRODUCTION Le vivant s'oppose à la fois à l'inerte (la pierre) et au mort (le cadavre). Toutes les cultures n'ont pas élevé les mêmes barrières entre ce que nous appelons le vivant et ce que nous appelons l’inerte. Mais à partir du moment où le vivant a été déterminé comme tel, c'est-à-dire distingué du non-vivant, s'est posée la question de sa compréhension et de son explication. Un modèle est un schéma (abstrait ou concret) destiné à rendre intelligible une réalité trop complexe pour être saisie directement. Mécanique renvoie à machine. Le problème est donc de savoir s'il est possible et utile (ou fécond) de concevoir le vivant comme une machine.
• L'introduction est destinée à poser le problème, à en expliciter le sens. Pour ce problème, une attention particulière doit être portée sur tous les éléments de la question : aussi convient-il de définir vivant, modèle, mécanique, et de rappeler (au moins implicitement) que « peut-on » en français a deux sens : l/ Est-ce possible ? 2/ Est-ce souhaitable ? • Ce rappel permet du même coup d'introduire implicitement les deux. premières parties.
1. La question de fait Si l'on jette un regard rétrospectif sur l'histoire des idées en matière biologique, on constate la présence forte d'une conception mécaniciste assimilant le vivant à une machine. Tel était le point de vue de Descartes. Si pour le philosophe du cogito, l'animal n'est qu'une machine, c'est qu'il est dépourvu d'âme. Sans l'âme, le corps humain n'est lui aussi qu'une machine. Tout un ensemble d'analogies naîtra de ce modèle : les poumons sont des soufflets, le cœur une pompe, les veines et les artères sont une tuyauterie à travers laquelle circule un liquide (le sang) ; la machine a besoin d'énergie, le corps a besoin de nourriture, la machine tombe en panne, le corps tombe malade, le machine est réparée, le corps est guéri, et de même qu'une machine finit usée au rebut, le corps finit usé dans la tombe.