Discours sur l'amour, diotime
281 mots
2 pages
pjmiohmuiyghghujl^ùm$*^lpkoijuMoi, c'était d'entendre ce langage, qui me remplissait d'étonnement! Et, prenant la parole: Halte-là! m'écriais-je, est-ce bien véritablement ainsi, ô très docte Diotime, que se comportent les choses? Et elle, de me répondre avec un ton doctoral du meilleur aloi: Sois-en bien persuadé, Socrate: la preuve, c'est que pour les hommes, si tu veux bien jeter un coup d'oeil sur leur ambition, elle te paraîtra prodigieusement déraisonnable, à moins de te bien pénétrer de ce que je t'ai dit et de réfléchir à l'étrange état où les met l'amoureux désir de se faire un nom et de s'assurer pour l'éternité des temps une gloire impérissable: pour cette fin-là ils sont prêts à courir tous les périls, plus encore que pour leurs enfants; prêts aussi à dépenser leur fortune, à s'imposer n'importe quels travaux, à sacrifier enfin leur vie. Car est-ce que, me dit-elle, tu te figures, toi, qu'Alceste serait morte pour Admète, qu'Achille aurait dans la mort voulu suivre Patrocle, qu'au-devant de la mort serait allé votre Codrus pour donner la royauté à ses enfants, s'ils n'avaient pensé s'assurer ainsi à eux-mêmes, pour l'avenir, l'impérissable mémoire qui s'attache au mérite, et que nous leur gardons aujourd'hui? Tant s'en faut! dit-elle. Bien plutôt, c'est, je crois, pour avoir l'immortalité du mérite, une telle renommée glorieuse, que tous les hommes font tout ce qui se peut, et cela d'autant plus que meilleurs ils seront. C'est qu'ils sont amoureux de