Discour sur l'origine des fondements des inegalités parmis les hommes
L’homme à l’état naturel n’a aucun contact avec ses semblables : il vit de manière individuelle et indépendamment des autres, et il n’a pas besoin des autres. Du coup, chez les hommes sauvages, il n’y a pas de guerre et de notion de propriété : ils n’aspirent ni à posséder un espace privé ni à asservir autrui.
L’homme sauvage est « sujet à peu de passions » : il n’a donc aucune raison de nuire à ses semblables comme le fait l’homme social.
Il ne regarde que « ce qu’il cro[it] avoir intérêt à voir » : l’homme sauvage ne voit que ce qui peut répondre à l’un de ses besoins. En ce sens, il ne songe qu’à sa conservation (amour de soi versus amour-propre de l’homme à l’état social, lequel sentiment entraîne, pour Rousseau, la vanité et l’orgueil). Du coup, l’homme à l’état de nature se « suffi[t] à lui-même ».
Enfin, l’homme sauvage n’a que « les sentiments et les lumières propres à cet état », d’où l’absence de passions. Ce type d’homme n’est pas destiné à vouloir se changer : il n’a pas la faculté de se perfectionner (perfectibilité ; faculté propre à l’homme socialisé). De ce fait, l’intelligence de l’homme sauvage « ne fai[t] pas plus de progrès que sa vanité » : il aspire seulement à sa propre