Dionysos
Sa personnalité paraît être le résultat d'une fusion entre un dieu grec du Vin et des Vignerons et un dieu thrace à mystères.
Les Anciens avaient déjà formulé des hypothèses à ce sujet : certains récits de la mythologie en faisaient expressément un dieu étranger tard venu, ce qui était très relatif, car son nom est mentionné à Pylos au xve s. av. J.-C. À l'époque mycénienne, il avait des rapports avec Poséidon, tous deux étant alors des dieux de l'élément humide.
C'est essentiellement de Thrace que sont venus les traits principaux du Dionysos classique. Le dieu thrace hantait les sommets boisés, mais rendait des oracles, patronnait l'agriculture et présidait à un culte dont les manifestations dérivaient de l'ivresse éthylique ; selon la légende, des femmes, les ménades, se livraient, la nuit, dans les montagnes, à des orgies mystiques. Adopté en Grèce, Dionysos reçut des Béotiens une histoire mythique. Selon eux, il était le fils de Zeus et de Sémélé, foudroyée pour avoir voulu voir son divin amant dans toute sa gloire ; l'enfant, dont l'heure n'était pas venue, fut enfermé quelques mois dans la cuisse de Zeus. Il fut élevé par des nymphes, puis, frappé de démence, il parcourut le monde en propageant la culture de la vigne. Il aurait, sur un char tiré par des panthères, gagné l'Inde en une expédition triomphale. Appelé aussi Bacchus (gr. Bakkhos), il fut identifié à Rome avec le dieu italique Liber Pater.
Dieu de la Végétation, il a pour attributs le pin et le lierre (qui s'enroule autour des colonnes symboliques, près des autels). On voit encore en lui un dieu de la Génération : à cela se rapporte l'assimilation totale ou partielle de Dionysos à un bouc ou, plus souvent encore, à un taureau.
Enfin, Dionysos se range au nombre des divinités chtoniennes. La complexité de sa divinité se traduit, entre autres choses, par sa multitude de