Dinamisation de l'incipit de mme bovary
Quand on change d'établissement, ce n'est jamais simple. Encore moins pour moi. Voici la deuxième fois que j'y suis contraint. Forcé de subir les railleries des uns, des autres, de tous. Même encore cette année-là... Comme toujours j'ai le droit à l'escorte du proviseur. On me porte mon grand pupitre. Nous sommes entrés à l'Etude. Des têtes se sont redressées. Comme réveillées dans leur travail. Les élèves se lèvent. Se rassoient au signal. Le proviseur se tourne vers le maître d'études Monsieur Roger, voici un élève que je vous recommande, il entre en cinquième, si son travail et sa conduite sont méritoires, il passera dans les grands où l'appelle son âge. Je ne bouge pas. Je suis plutôt discret dans ce que je fais. Enfin j'ai appris à le devenir. Ils me scruptent tous. Déjà j'entends des chuchottements, des remarques, des réflexions. T'as vu sa tête ! Il a l'air coincé ! Puis-je ne plus jamais être le centre d'attention...
La récitation des leçons commence. Je me concentre. Je n'ose faire un geste de peur d'attirer les regards qui m'ont enfin lâché. La cloche sonne. Il est deux heures.Le maître d'études s'approche de moi, je dois aller me ranger... avec les autres... Nous entrons en classe. À peine le seuil de la porte franchi qu'une compétition de lancé de casquette s'improvise. C'est à celui qui fera le plus gros nuage de poussière. Je n'ose y prendre part. De peur d'être maladroit. D'attirer l'attention. Ils s'attendent peut-être à ce que je le fasse aussi. Je retire ma casquette, ça s'arrête là. Elle est bien trop précieuse, trop chère à mes yeux, trop spéciale, trop étrange à leurs yeux... Là est sûrement la raison de ma différence.
La prière passe, ma casquette sur les genoux. Je sens les regards des autres peser de plus en plus sur moi. Je baisse la tête. Levez-vous dit le professeur. Ma casquette tombe dans l'action. Alors une vague de rire envahie la salle. Ils