Diglossie
La diglossie
Dans la littérature sociolinguistique on entend parfois à poser d’une part bilinguisme et diglossie ; d’autre part, contact et conflit lorsqu’il s’agit de rendre compte de la présence de deux ou plusieurs langues au sein d’une même société. Le terme diglossie n’est pas le simple équivalent d’origine grecque du terme bilinguisme d’origine latine. Il a été forgé pour nommer une situation sociolinguistique où deux langues sont bien parlée, mais chacune selon des modalités très particulières. C’est sur la nature de ces modalités, leur acceptation et leur permanence que les avis divergent : où certains ne reconnaissent qu’un simple partage des statuts et des usages parfaitement codifié, d’autres dénoncent un leurre : celui de la préséance d’une langue sur une autre qui, dans la plupart des situations concernées, ne manque pas d’être conflictuelles.
1- La diglossie selon Jean Psichari :
Le terme de diglossie apparaît pour la première fois dans le champ des études linguistiques en France, sous la plume d’un helléniste français d’origine grecque, Jean Psichari (1854- 1929). Néanmoins ce n’est que dans un article écrit peu de temps avant sa mort dans Le Mercure de France, « un pays qui ne veut pas sa langue » (1928), que Psichari définira ce qu’il entend par diglossie. Une définition qu’il a proposé à partir de la situation sociolinguistique de la Grèce, marquée par une concurrence sociolinguistique entre deux variétés du grec : Le katharevoussa, variété savante imposée par les puristes comme seule langue écrite et le démotiki, variété usuelle utilisée par la majorité des Grecs.
Psichari définit ainsi la diglossie comme une configuration linguistique dans laquelle deux variétés d’une même langue sont en usage, mais un usage déclaré parce que l’une des variétés est valorisée par rapport à l’autre. Psichari fait œuvre de sociolinguistique car « il introduit dans la signification du concept, à côté de faits