Diderot-
L’Entretien d’un philosophe avec la maréchale de *** est un dialogue philosophique de Denis Diderot probablement écrit aux Pays-Bas en 1773 ou 1774, publié pour la première fois le 23 juillet 1776 dans la Correspondance secrète de Metra. Diderot avait alors 63 ans.
L’œuvre est ensuite publiée dans le recueil de Pensées philosophiques en français et en italien sous le nom de Thomas Crudeli en 1777 à Londres (i.e. Amsterdam) puis en 1796 dans les Opuscules philosophiques et littéraires, la plupart posthumes ou inédites.
Résumé
Le dialogue met en scène un philosophe rendant visite à un homme absent et qui décide de dialoguer avec sa femme, la maréchale, en l’attendant. La conversation porte sur la religion, sujet sur lequel les protagonistes s’opposent : la maréchale est croyante, le philosophe est athée.
D’après Naigeon, cet entretien se serait réellement tenu entre Diderot et la maréchale de Broglie.
Analyse
On retrouve ici le goût de Diderot pour la forme du dialogue, propice à dialectique. L’œuvre se présente comme un cheminement intellectuel bon enfant et didactique par passages à travers des idées opposées. Le philosophe termine de façon humoristique en montrant les limites de ses convictions mais l’on ne sait pas vraiment si elles sont sociales ou intellectuelles. Ce qui est certain, c’est que Diderot n’aura pas cette faiblesse au moment de mourir. LA MARÉCHALE. - À propos, si vous aviez à rendre compte de vos principes à nos magistrats, les avoueriez-vous ? CRUDELI4. - Je ferais de mon mieux pour leur épargner une action atroce. LA MARÉCHALE. - Ah ! Le lâche ! Et si vous étiez sur le point de mourir, vous soumettriez-vous aux cérémonies de l’Eglise ? CRUDELI. - Je n’y manquerais pas. LA MARÉCHALE. - Fi ! Le vilain hypocrite
À travers le discours du philosophe, Diderot transmet les idées du rationalisme religieux et du matérialisme propre aux philosophes des Lumières. Une des