Les clés de l’orchestre de Jean-François Zygel

Bienvenue au Théâtre du Chatelet.
Notre séance d’aujourd’hui s’intéresse au fantastique en musique
Alors, je sais pas si vous êtes, comme moi, mais moi, le surnaturel, j’adore
Si la maison est hantée, les parquet qui craquent les chouettes et les hiboux qui hurlent et, figurez-vous, que chez les grands compositeurs eh, bien, il y a aussi un grand intérêt pour le fantastique
Et particulièrement chez les compositeurs romantiques
Oui, je sais que quand on parle des compositeurs romantiques on pense d’abord aux sentiments, à l’amour, aux grands destins tragiques, mais ce n’est pas que cela, le romantisme.
Le romantisme c’est aussi cet intérêt pour le fantastique, pour ce monde imaginaire et très présent en même temps.
Pour illustrer ce thème, je vous propose deux œuvres.
Deux courtes œuvres.
Deux poèmes symphoniques français.
La danse macabre de Saint-Saëns et l’apprenti sorcier de Paul Dukas.
Commençons par La danse macabre de Camille Saint-Saëns.
Elle est écrite en 1874, la même année que le très célèbre opéra de Bizet, Carmen.
Et c’est un poème symphonique
Qu’est-ce que c’est qu’un poème symphonique
Eh bien, un poème symphonique, c’est une œuvre pour orchestre mais qui comporte une histoire, un argument, un poème, quelque chose.
Dans le cas de Saint-Saëns, c’est tout simple.
Deux ans auparavant, en 1872,
Saint-Saëns compose une chanson, La danse macabre, sur des vers d’Henri Cazalis, pseudonyme de Jean Lahor, un ami de Mallarmé.
Et que nous disent ces vers ?

Zig et zig et zag, la mort en cadence
Frappant une tombe avec son talon,
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon.

Le violon, mais oui.
Le violon au 19ème, ça a un drôle d’odeur, c’est un odeur un peu diabolique
C’est la faute à Paganini, grand virtuose du début du 19ème siècle, qui jouait si bien, qui avait une telle virtuosité qu’à un moment, la rumeur a commencé à dire qu’il avait dû,