Dialogue Galilée / Pape - Sujet d'écriture d'invention
Le Pape, d’une voix ferme et sans appel. Certainement pas !
Galilée. Votre Sainteté, un refus aussi catégorique que celui-ci ne peut que m’amener à plaider un peu plus farouchement pour défendre cette cause. Un tel aveuglement de votre part est fortement préjudiciable pour notre communauté, pour notre royaume ! Comment l’Espagne pourrait-elle s’enorgueillir aux yeux du monde entier d’avoir découvert les Amériques si personne n’avait jamais cru en les dires de Sieur Colomb, lui qui voulait simplement ouvrir une nouvelle route pour les Indes ? Il en va de même ici : les faits étant avérés, il est nécessaire de faire part à toute la population que la théorie selon laquelle la Terre est au centre de l’Univers est erronée !
Le Pape. Avez-vous déjà réfléchi aux incommensurables conséquences qu’une telle révélation aurait ? Le peuple aime se croire au centre de ce que notre Seigneur à tous a conçu. Remettre en question le géocentrisme, notamment défendu par les vénérables Aristote et Ptolémée, soulèverait un véritable raz-de-marée d’objections. L’ignorance est parfois le meilleur moyen de maintenir la paix, mon ami.
Galilée, horrifié. Vous préconisez donc la discrétion ? Je vous pensais homme de sciences, Monseigneur. Vous devriez donc savoir ce qu’est le désir de voir s’épanouir dans la conscience des hommes une toute nouvelle théorie répondant aux questions restées sans réponse jusqu’à aujourd’hui. Il est inacceptable de les priver d’un tel enseignement. Imaginez un peu ! Si chaque découverte avait été dissimulée, l’humanité se porterait bien mal, particulièrement avec la scolastique aristotélicienne, basée sur la théorie des humeurs, qui tuait plus qu’elle ne soignait et dont la remise en cause à été longue et laborieuse.
Le Pape. Le peuple n’a que faire de telles subtilités. Et il ne faut pas oublier que la tension est à son comble entre les guerres qui ravagent