Dewitte
INTRODUCTION: La visée totalitaire.
Etude de la nature du langage et de la parole au travers de la spécificité du langage totalitaire.
Un pouvoir magique.
Analogie de celui qui parle ou écrit avec l'apprenti sorcier: utilise un processus qui lui échappe. Pouvoir magique qui hante les mots (cf. l'étymologie 'vocare ' qui signifie 'évoquer'). D'où vient ce pouvoir magique des mots? Observation d'une première caractéristique du langage: pouvoir ontologique de partage entre ce qui est doué de sens et ce qui ne l'est pas dans une langue donnée, ce qui est pertinent ou non, et l'écart de certains vocables revient à faire comme s'ils n'existaient pas (cf. l'euphémisme >> en proférant un mot, on fait exister la chose que l'on nomme et en ne la nommant pas on la relègue dans l'inexistence). Pouvoir d'être et de néant du langage. « Si la chose tue est comme tuée, c'est bien la preuve que dire, c'est quasiment faire naître. »
Ex de la langue totalitaire qui fait naître des réalités par le langage et en fait disparaître d'autres. Le langage crée un monde par le partage entre l'être et le non-être.
Cependant il n'y a pourtant pas identité entre langage, logos et être. Il existe bien une réalité extérieure au langage et auquel il se rapporte par la parole. Il y a un Autre du langage qui se manifeste dans une langue lorsqu'elle se fait discours, parole et dire. On entrevoit dès lors un caractère double du langage, tiraillé entre sa capacité créatrice et le fait qu'il soit en même temps le véhicule de quelque chose d'extérieur, qui le précède et le dépasse (→ dimension référentielle et relationnelle) Le langage n'est ni tout à fait référentiel, ni tout à fait autonome.
Entre deux chaises.
Le langage fait soit advenir une réalité nouvelle, soit transforme une réalité antérieure, il est davantage que le simple enregistrement d'une donnée préalable. Pourtant il n'est pas non plus une