Devoir Anthropologie de la Jeunesse
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Une expérience de l’elitisme en institution catholique
Année Universitaire 2013-2014
« Loi d’existence scolaire - Élève, j’existe car je suis évalué – Enseignant, j’existe car j’évalue – Directeur d’école : j’existe car j’ordonne d’évaluer – Ministère de l’éducation : rien n’existe hormis l’évaluation. »
De l’éducation, Pamphlet 1, Citations de l’abbé Ernest
Introduction
De mes premières années de scolarité, je me souviens de la douce lumière des fins d’après-midi, de l’insouciance, et de la sollicitude de mes enseignants. À l’époque, dans ma petite école de quartier, l’École se résumait à cela. Mes bons résultats suffisaient à rendre mes parents fiers et à nourrir leurs espoirs d’une réussite future.
Le CM2 terminé avec la manière, ma mère eut envie du meilleur, rien de plus légitime. Face à un enseignement public localement décrédibilisé, et suivant les conseils de mes ainés, ma candidature fut présentée, puis acceptée, dans un établissement catholique.
À mon arrivée, seule la peinture rouge de la porte d’entrée m’était familière, tout le reste avait changé. À commencer par les élèves, qui portaient un étrange uniforme. Raie au milieu, coupe au carré et jupe plissée pour les filles, raie sur le coté, gomina, mocassins cirés pour les garçons.
Austères au premier abord, mes nouveaux camarades ne demandaient pourtant que mon intégration. Quelques habits de marque, une nouvelle trousse, une tenue un plus droite, rien de plus. Je m’exécutai, avec l’appui moral et financier de mes parents, compréhensifs, tendres.
Une dynamique venait de s’initier. Elle me ferait comprendre les logiques de l’enseignement élitiste et le rôle de l’institution qui le dispense. Acteur de cette dynamique, ce n’est