Dessous, c'est l'enfer : claire castillon
Dessous c'est l'enfer est le regard empreint de cynisme que pose une jeune écrivain sur sa famille et sur son fiancé dit «l'âne ». L'héroine observe et épie le moindre comportement de ce dernier, en nous relatant, en parallèle, l'histoire de son enfance et de ses fantasmes. Sans pudeur ni tabous, la narratrice dépeint les rapports familiaux, qui ont influé sur sa vie de femme, s'interrogeant principalement sur la place de l'amour. Comment aimer sans modèles? La narratrice nous suggère que le schéma familial durant l'enfance conditionnerait d'une certaine manière la capacité de l'adulte à aimer... Ainsi met-t-elle essentiellement en relief son inaptitude à demeurer une jeune femme heureuse et aimante, car au contraire « vouée »à la soumission à l'homme :« La malediction frappe encore. La vieille a été touchée, puis la mère et la soeur. C'est à mon tour de me soumettre au mauvais sort, logique. Oui, c'est à moi, maintenant, d'être humiliée par l'esprit de l'homme (...) je suis une femme de sa famille, une femme qui « paye ». Mais le roman, qui pourrait dissuader certains lecteurs masculins, ne s'avère pas féministe. Méprenez vous, il condamne l'attitude de l'homme autant qu'il se moque par la même occasion du comportement féminin. Il dénonce l'imbécilité humaine des relations familiales et amoureuses de la narratrice. Claire Castillon n'universalise pas les rapports socio-familiaux, de ce roman, et ce, même si certains lecteurs seraient susceptibles de s'identifier aux divers comportements décrits ou reconnaitraient des similitudes au fil des pages. Une histoire qui peut, de prime abord , paraître déroutante. L'écriture, brouillée par l'auteur demeure confuse et préfigure sans nul doute l'état d'esprit auquel est confronté la narratrice. Le lecteur peut alors se sentir perturbé par ce flot de souvenirs mêlé de secrets de famille, d' histoires