Des entreprises reviennent en france après avoir délocalisé
SI LES DÉLOCALISATIONS inquiètent toujours les opinions publiques, notamment en France et aux Etats-Unis, certaines entreprises effectuent, discrètement, le mouvement inverse. En septembre 2006, Samas, société néerlandaise, numéro un européen de l'ameublement de bureau, a rapatrié à Noyon (Oise) son activité délocalisée en Chine, près de Canton. Depuis 2000, le groupe y sous-traitait la fabrication de caissons de bureau.
La situation de Samas n'est pas isolée. " On peut estimer à environ une cinquantaine le nombre de relocalisations par an en France... Sur deux millions d'entreprises françaises ", analyse Jean-Pierre Chanteau, économiste au CNRS. Le retour est souvent dû à une délocalisation " mal maîtrisée ", souligne-t-il.
En 2000, au moment où le marché de l'ameublement est en pleine crise, Samas France, filiale du groupe néerlandais, décide de délocaliser sa production. Le prix d'achat du produit fini proposé par les sous-traitants chinois est de 20 % inférieur au coût de production à Noyon. Un calcul vite fait... mais mal fait. Sur ces 20 %, la moitié est absorbée par les coûts de transport. Et la délocalisation n'évite pas à Samas France un redressement judiciaire en décembre 2004.
A son arrivée en janvier 2005, la nouvelle direction reconsidère la stratégie de sous-traitance. D'abord, la qualité n'est pas au rendez-vous. Ensuite, l'entreprise connaît des problèmes de réactivité.
" Nos clients veulent des produits personnalisés sous des délais de quinze jours à trois semaines. C'est intenable avec un sous-traitant à l'autre bout du monde qui ne propose que deux coloris : gris foncé ou gris clair ", explique Vincent Gruau, PDG de Samas France. La solution : rapprocher le site de production des clients européens et des bureaux d'études du groupe.
Dans le même temps, l'usine de Noyon tourne au ralenti. " On atteignait le seuil de pérennité du site. Or, il était inconcevable de