Des cannibales
Michel de Montaigne, fils d’une famille fortunée est né au château de Montaigne en 1533 (meurt en 1592). Dès son plus jeune âge, il reçoit une éducation humaniste et catholique et fera, plus tard, des études de droit. À la fin de ses études, il devient magistrat au parlement de Bordeaux en 1558. Étant un humaniste dans l’âme, il quitte sa charge, considérant que l’exercice de la justice est inhumain et se consacre à la lecture. Au même titre qu’Érasme, G. Budé et Rabelais, Montaigne est un grand écrivain français et un humaniste. Il publiera en 1580 les livres I et II des Essais et le III en 1588. Ces trois livres furent ses œuvres principales et contiennent ses réflexions sur ses lectures et regroupent trois genres littéraires de la Renaissance : « les maximes puisées chez les Anciens », « les dissertations morales » et « les mémoires ». Chaque chapitre de ces livres concerne un sujet différent. Nous allons nous intéresser au chapitre nommé « Des cannibales » qui parle de la découverte de l’Amérique, des indigènes qui occupent ce territoire et compare leurs coutumes aux nôtres. Nous verrons donc en quoi ce chapitre de Montaigne est une expression de l’humanisme de la Renaissance en commençant, dans un premier paragraphe, par le sens d’origine du mot « humaniste » puis, dans un second paragraphe, par le sens actuel de ce mot.
Dans l’introduction de ce chapitre, Montaigne nous démontre dès le début qu’il ne faut croire que ce que l’on voit par nous-même et non pas les rumeurs ou les croire en ses préjugés négatifs envers une personne ou un peuple. Pour cela, il cite les paroles de Pyrrhus, roi des Grecs (qui se croyaient alors culturellement et politiquement supérieure au reste du monde), lors de leur première rencontre face aux romains : « Je ne sais, dit-il, quels barbares sont ceux, mais la disposition de cette armée que je vois, n'est aucunement barbare. » et conclu par « Voilà comment il se faut