Des cannibales, montaigne
I-Le cannibalisme : alimentation ou coutume guerrière ?
A) Alimentation et nécessité
1.Vocabulaire alimentaire
Le vocabulaire alimentaire est utilisé dans le texte de Montaigne. Deux verbes dominent : « rôtir » et « manger » : ils ponctuent régulièrement le texte (l .11, 26, 28, 31) et sont utilisés pour parler des Amérindiens qui pratiquent le cannibalisme mais aussi pour évoquer les Portugais.
Il faut aussi remarquer le double sens du mot « manger » (l.26) qui signifie « torturer » ; ce verbe est relié par l’expression « rôtir par le menu » qui renvoie aussi à la torture et aux techniques portugaises mises en place à leurs prisonniers. De plus les verbes « rôtir » et « manger » apparaissent à la ligne 11, après que le narrateur a expliqué le rituel de mise à mort des prisonniers chez les Amérindiens. D ans les deux cas, les verbes sont utilisés pour designer des « techniques » guerrières et en aucun cas une pratique alimentaire des peuples.
2.Le comportement des peuples
Montaigne élargie le propos en citant des peuples qui ont pratiqué l’anthropophagie. Il s’intéresse à l’antiquité. Or nous pouvons rappeler que nous sommes dans ce texte au XVIème siècle, siècle de la Renaissance qui s’intéresse aux auteurs et à la culture grecque et latine. Les auteurs du XVIème siècle voyaient en l’Antiquité un exemple à suivre.
Sont cités : - Les Scythes (l.13), il s’agit d’un peuple cruel dans les pratiques guerrières -Les Grecs avec « Chrysippus et Zénon » l. 32 : le corps d’un autre sert de nourriture « il n’y avait aucun mal à se servir de notre charogne […] pour notre besoin, et d’en tirer de la nourriture » l.33-34. On remarque l’utilisation du possessif « notre » qui invite le lecteur à se sentir concerné par les risques ou la nécessité de l’anthropophagie alimentaire. -« Nos ancêtres …assiégés par Caesar en la ville d’Aléxia » l.34 et 35 : cette fois, avec l’adjectif possessif « nos