Dernier jour d'un condamné
Tout d’abord, l’aspect tragique et pathétique se perçoit par l’atmosphère générale du texte notamment par le champ lexical de la mort « immonde » l.3, « table froide » l.3, « bière » l.5, et la répétition du verbe tuer. Le condamné évoque comme une sorte de rituel funèbre de la société « me tuer de sang-froid, en cérémonie, pour le bien de la chose ! » l. 9-10. En effet, le condamné pressent déjà la scène dont il va être lui-même la victime. Sa pensée est donc confuse car les évocations au passé, au présent et au futur sont désordonnées à travers les paragraphes. Au début, de la ligne 1 à la ligne 10, le protagoniste parle au présent ; ensuite il écrit au passé jusqu’à la ligne 15, reprend au futur jusqu’à la ligne 20 ; continue au passé jusqu’à la ligne 22, retourne au futur au paragraphe d’après et termine sa dernière phrase au passé. Victor Hugo veut mettre en valeur l’absurdité de la peine de mort en montrant que cela apporte plus de malheur que de justice : la relation entre père et fille sera donc anéantie, il ne pourra plus se racheter, et comme on peut le voir dans son journal intime, ce n’est pas une brute criminelle car il regrette son crime « Misérable ! Quel crime j’ai commis ! » l.28. Il insiste sur le fait que c’est un crime et il n’amoindrit pas l’état réel des choses par la répétition du mot « crime » à la ligne 28. L’introspection est mise en évidence par des questions rhétoriques répétées ainsi que par des exclamations et des interjections (présence d’une