Dernier jour condamne chapitre 6
Victor Hugo, Le Dernier jour d’un Condamné.
Ce commentaire est rédigé à partir de l’extrait suivant, le chapitre VI du Dernier jour d’un Condamné, de Victor Hugo.
Dans les années 1830, la guillotine est à son apogée en France. Et alors que cette « machine à tuer » terrorise la majorité des Hommes du peuple, attentistes, elle en fascine pourtant d’autres et devient l’objet de spectacles morbides. Hugo, lui, crie au scandale et revendique l’inutilité de la peine de mort dans son roman « Le dernier jour d’un condamné », à travers les ultimes pensées d’un narrateur perdu. En quoi ce passage propose une réflexion argumentée et dramatique du récit ? Comment l’écriture de ce récit est présentée à la fois comme une nécessité intérieure et un engagement dans la sphère collective ? Comment ces deux justifications s’articulent-elles ? Nous verrons pourquoi le récit est un besoin humain et personnel puis en quoi ce passage présente aussi une justification collective.
Tout d’abord, on observe que l’extrait est le portrait d’un prisonnier. Et les formes d’emprisonnement sont nombreuses. Premièrement, le condamné est victime d’un emprisonnement physique et matériel. La phrase « Pris entre quatre murailles de pierre nue et froide » ne présente pas de sujet. Ici, l’homme est passif. Le mur, qui est complément d’agent, donne ainsi une impression de grandeur, de domination et d’emprisonnement sur le sujet écrasé. La phrase « sans liberté pour mes pas, sans horizon pour mes yeux » introduit une anaphore du privatif « sans » qui insiste sur la privation de liberté physique du narrateur et de ses sens. Aussi, l’expression « machinalement occupé » indique une perte du sentiment humain puisque le condamné répète les mêmes gestes, finalement vidés de sens.
Ensuite, le condamné est prisonnier des mots. La phrase « Je me suis dit » contient un verbe de parole pronominal, ce qui présente un monologue intérieur et des paroles mêlées de solitude. Aussi, le