Demain les posthumains
La conception du roman selon Husserl c'est une crise de l'humanité européenne, qui est l'identité spirituelle, au-delà de l'Europe géographique. Cette identité est née avec la philosophie grecque, qui est selon lui en crise depuis les pensées de Descartes et Galilée, avec le développement des sciences, qui ont un caractère unilatéral, et réduit le monde à un simple objet d'exploration technique et mathématique, sans le monde concret de la vie. Plus l'homme avance dans son savoir, plus il perd des yeux l'ensemble du monde et soi-même, «l'oubli de l'être».
I. L'héritage décrie de Cervantes
II. Entretien sur l'art du roman
III. Notes inspirées par «Les somnambules» (Broch)
IV. Entretien sur l'art de la composition
V. Quelque part la derrière
VI. Soixante et onze mots
Extrait du document:
Kundera, Descartes et Husserl ont dévoilé l'ambigüité des temps modernes : à la fois un progrès et une dégradation. Cependant, cela n'abaisse en rien les 4 derniers siècles du roman. Cervantes est au même titre que Descartes le fondateur du monde moderne.
Le roman est avec Cervantes la formation d'un grand art européen qui est l'exploration de cet «être oublié», négligé par la philosophie et les sciences.
Le roman propose des centaines de vérités relatives, et non pas une absolue. Comprendre avec Cervantes le monde comme ambigüité, avoir à affronter, au lieu d'une seule vérité absolue, un tas de vérité relatives qui se contredisent (vérités présentes dans les personnages), posséder comme seule vérité la sagesse de l'incertitude, cela exige une force aussi grande que comprendre l'ego pensant de Descartes comme fondement de tout.
Le roman ne prend pas un parti pris moral, il pose une interrogation.
L'homme souhaite un monde où le bien et le mal sont clairement discernables, car grand désir de juger avant de comprendre. Sur ce désir sont fondées les religions et idéologies. Le roman lui, propose un «ou