decadentisme
Comme pour tout mouvement littéraire, mais encore plus particulièrement pour le mouvement décadent dont il est ici question, il est difficile de mettre une date de début ou une date de fin, puisque nous parlons de sentiment général d’une époque, de mood collectif, même, et qu’il y a toujours des précurseurs qui se trouvent ben drôle d’annoncer les thèmes du mouvement (nous te regardons, Baudelaire) avant tout le monde et des retardataires qui remuent les bras en criant: « MOI AUSSI!!! » dix ans trop tard. (Nous n’avons personne en particulier en tête, neuf fois sur dix, les retardataires sont des perdants finis dont personne ne se souvient parce que, bon, t’as manqué ta chance de gloire, el’gros).
Bref.
Le décadentisme ou le mouvement décadent prend racine vers la fin du 19e siècle, en France. Paris vient de capituler face à la Prusse, la Commune de Paris a été massacrée, la grandeur française semble belle et bien chose du passée. Entendons-nous, les pauvres français viennent de connaître deux révolutions, trois républiques, un retour de la monarchie, deux Napoléons différents. (Napoléon II est mort à 21 ans sans vraiment avoir régné, nous rappelant qu’il est toujours difficile de succéder à un parent populaire dans son domaine, n’est-ce pas Pascalin?) Tout ça en moins de 100 ans. Chez Littéraire déchu, nous ressentons un malaise et un mal de vivre lorsque nous sommes confrontés à deux élections dans l’espace de trois ans, alors c’est dire notre compréhension de ces artistes qui, devant ces événements, ont le goût de dire: fuck toute.
Attention!
Le décadentisme n’est pas un mouvement tout à fait clair, par rapport au Naturalisme, au Symbolisme ou au Réalisme, par exemple. Nous parlons plutôt d’un sentiment qui vient hanter les textes, d’un regard sur la vie, d’un état d’esprit plutôt que d’une structure ou une forme. Tout au plus, nous retrouverons des thèmes communs et certaines figures se dégagerons du lot pour devenir