De l'autorité en ethnographie
(Définitions, ancrage théorique, questionnements)
Corps marqués/Corps marqueurs
Dans ce sujet, on s’intéresse au corps comme construit social. On ne considère pas le corps comme un donné biologique support d’une identité sociale, mais comme une entité forgée, discrètement ou violemment, par les rapports sociaux. Ce n’est pas les propriétés du corps des femmes qui définit la place des femmes dans la société. Mais leur position particulière dans les rapports sociaux qui engendre la construction de leurs corps. C. Guillaumin montre par exemple, comment quantités et qualités de nourritures sont inégalement distribuées entre les sexes (allaitement des nouveaux né par exemple) ce qui a une influence directe sur le développement du corps. Le corps est ainsi construit comme sexué. (C. Guillaumin, 1992). Ces corps marqués socialement sont aussi des marqueurs sociaux. Les références aux corps permettant l’essentialisation de différences et la naturalisation de rapports de pouvoir. Par exemple, les esclaves des Caraïbes étaient décrits comme forts et résistants à certaines maladies tropicales, ce qui permettait la justification de leur asservissement dans les plantations (E. Dorlin, 2009)
Rapports sociaux :
Définition : relation antagonique entre deux groupes sociaux, établie autour d’un enjeu. C’est un rapport de production matérielle et idéelle (Godelier, 1982). Nous nous interrogeons sur la coextensivité des rapports de pouvoir, sur la manière dont les rapports de sexe, de genre et de classe se produisent et s’engendrent mutuellement. (D. Kergoat. 2009)
Les catégories de « sexe » et de « race » mobilisées dans ce travail (à savoir « femmes » / « racialisées ») sont envisagées comme « des catégories critiques d’analyse » Ces catégories de « sexe » et de « race » permettent d’appréhender les dispositifs de naturalisation du pouvoir et les rapports de domination (exploitation, subordination,