De l' amitié. montaigne
Introduction
Ce texte est extrait des « Essais » de Montaigne, humaniste de la Renaissance.
Les « Essais » comprennent sept cents chapitres répartis en trois livres.
Montaigne a créé un genre littéraire nouveau : l’essai, où l’auteur parlant à la première personne, propose à ses contemporains des réflexions, jugements, réactions sur des sujets variés. Il confronte son jugement avec des manières de penser communes, dans l’air du temps. Il prend position sans prétendre détenir la vérité.
Montaigne a écrit les 3Essais » dans le domaine où il vit retiré depuis 1570.
L’extrait « De l’amitié » du livre I, analyse les liens profonds qui ont uni l’auteur et La Boétie (il écrit 25 ans après la mort de La Boétie, décédé cinq ans après leur rencontre.)
L’auteur distingue d’abord cette « amitié sincère » des « simples accointances », puis il brosse le tableau touchant d’une union fusionnelle entre les deux hommes. Enfin, il élève leur rencontre au rang d’une « nécessité fatale ».
I- Distinction entre « amitié véritable » et « relation »
1. Montaigne nous met en garde contre les amitiés superficielles
Pour cela il délimite les notions et définit les termes par opposition : il oppose la façon commune de concevoir l’amitié : « ce que nous appelons » l1 , à son propre jugement : « de quoi je parle » l3 , selon un procédé argumentatif où « les âmes s’entretiennent » l3dans les amitiés ordinaires, et « se mêlent et se confondent » l3 dans son amitié avec la Boétie.
Montaigne a l’honnêteté de ne pas dénigrer ces amitiés ordinaires : certes, elles sont un lien entre les âmes : « les âmes s’entretiennent » l3; pour autan il les présente de façon restrictive : elles ne sont « qu’accointances et familiarités » l2 c.à.d des relations sociales peu profondes, superficielles .
2. Il nous parle de la raison d’être des relations
Il considère que les amitiés « ordinaires » se nouent pour des raisons d’intêret : « Ce ne sont